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Sous presse

Les articles sous presse (acceptés pour publication) sont en ligne provisoirement dans cette rubrique dans l’attente de la publication du numéro complet auquel ils sont associés. Tous les articles ont suivi le processus d’évaluation de la revue (à double aveugle).

Les articles peuvent être cités en indiquant les informations suivantes:  Noms, prénoms des auteur(s), titre de l’article, année de publication.

« Faire famille » en visionnant des séries lors de reconfigurations familiales : enjeux relationnels pour des adolescents en fin de cursus secondaire
Tatiana Daligault

Cadre de la recherche : Les recherches sur les usages des écrans dans les foyers révèlent les dynamiques familiales autour de l’organisation et du partage du visionnage de contenus audiovisuels. Les séries, avec leurs caractéristiques spécifiques, accompagnent non seulement les trajectoires individuelles, mais aussi familiales.

Objectifs : L’objectif principal de l’article est de comprendre quels enjeux relationnels porte le visionnage de séries entre membres du foyer lors de reconfigurations familiales, comprenant des recompositions et des décohabitations, pour des adolescents qui sont à une étape transitoire de leur parcours de vie.

Méthodologie : L’article se base sur le volet qualitatif d’une enquête longitudinale menée en France et en Belgique francophone, auprès de 57 adolescents en fin de cursus secondaire au début du protocole de recherche. Il comprend six vagues d’entretiens semi-directifs (N = 194) étalées sur un an et demi.

Résultats : Le visionnage familial de séries renferme des enjeux symboliques pour les adolescents lors de recompositions familiales, après le décès d’un parent ou, plus souvent, une séparation parentale, avec la mise en place d’une garde exclusive ou alternée. Dans ce cadre, regarder des séries ou non avec un beau-parent marque l’intégration ou le refus d’intégration de ce nouveau membre au sein de la famille. Les rendez-vous audiovisuels assurent le maintien d’un lien familial lors de décohabitations, que ce soit celles des adolescents enquêtés ou d’un membre de leur adelphie.

Conclusions : Loin de se limiter à du divertissement, le visionnage familial de séries à des moments spécifiques des trajectoires familiales symbolise la force des liens entre les membres de la famille.

Contribution : Par son approche longitudinale prenant en compte les reconfigurations familiales, cet article contribue à une meilleure compréhension des enjeux et fluctuations dans l’importance accordée aux pratiques culturelles entre membres de la famille.

Mots-clés: sociologie, adolescence, pratique familiale, série, trajectoire familiale, reconfiguration familiale, analyse longitudinale

« Un mal pour un bien ». L’expérience de la procédure d’adoption du second parent au sein de couples lesbiens en Suisse
Marta Roca i Escoda

Cadre de la recherche : En suisse à la suite d’une réforme globale du Droit de l’adoption, en vigueur depuis le janvier 2018, il est possible pour un enfant d’avoir deux parents légaux de même sexe à travers l’adoption de l’enfant de la partenaire. Si l’adoption est une ouverture importante pour la reconnaissance de la doble filiation des parentalités existantes, elle s’avère une démarche très éprouvante et pas dénouée de problèmes considérables.

Objectifs : Cet article s’intéresse aux parcours familiaux que ces procédures façonnent. Il s’attache à mesurer l’impact que ce changement légal majeur a pour ces familles. A partir des récits des vécus des mères lesbiennes qui ont entamé une procédure d’adoption de leurs enfants cet article analyse ce que ces procédures font à ces parents au couple et à la famille.

Méthodologie : L’échantillon se compose de 15 entretiens ont été menés auprès des couples ayant entamé la procédure d’adoption de leurs enfants dans les cantons de Genève et Vaud; de 5 entretiens individuels à des mères ayant entamé les premières procédures d’adoption ainsi qu’un focus groupavec des mères engagées au sein d’une association homoparentale. Les entretiens été analysés selon une approche thématique inductive.

Résultats : Les résultats montrent que les procédures d’adoption, bien qu’elles visent à reconnaitre ces familles et à les rendre légitimement ordinaires, tend à les faire sortir de leur normalité et à surligner leur condition minoritaire.

Conclusions : Nos analyses révèlent que l’acquisition de droits légaux n’assure pas une protection contre la stigmatisation et la discrimination pour les couples de même sexe. Au contraire, ces couples doivent souvent faire face à des discriminations et à des violences institutionnelles.

Mots-clés: famille lesboparentale, adoption intrafamiliale, reconnaissance, discrimination, Suisse

Les temporalités du projet et du devenir parent : Une lecture par la sociologie du parcours et de la parentalité tardive
Hervé Levilain

Cadre de la recherche : À partir des années 1970, la contraception a permis aux femmes et aux couples de mieux contrôler le fait et le moment du passage à la famille. Autour de celle-ci, une transformation plus large du couple, de la famille et des vies et existences humaines s’est opérée, faisant peser des contraintes nouvelles, en particulier temporelles sur l’engendrement contemporain. Au centre de ce nouveau modèle normatif, le projet conjugal et le devenir parent ne vont plus immédiatement de soi et décrit comment ils émergent et se réalisent, ou non.

Objectif : Pour éclairer ces contraintes nouvelles, l’article s’intéressera à la parentalité tardive, c’est-à-dire au fait d’avoir un enfant à un âge « avancé » (au-delà de 40 ans pour les femmes). Comme «parentalité en retard», elle est une bonne analyseuse des contraintes et exigences nouvelles qui pèsent sur l’engendrement contemporain. Comme parentalité « sur le tard » et sous la pression de l’urgence de « l’horloge biologique », elle exacerbe et rend visible des logiques ordinairement diluées dans le quotidien. En cela, la parentalité tardive est un bon analyseur des formes de l’engendrement contemporain.

Méthodologie : L’enquête originale repose sur une analyse statistique et 49 entretiens biographiques auprès de parents de différentes générations. L’article reprend les principaux résultats de l’enquête et les discute au regard des écrits récents et au prisme d’une sociologie du parcours.

Résultats : L’article dégage la plasticité des formes de transaction qui font entrer dans un projet d’engendrement et engage un devenir parent. L’engendrement n’est pas réductible à un schème balistique. Il faut le penser comme une performation : les aléas, les événements et les interprétations peuvent induire des bifurcations ou des reformulations et font devenir. Il souligne l’importance de l’âge qui, loin d’être oublié, est un repère calculé et mobilisé par les femmes, les hommes, les couples, pour se situer et agir dans le cours des vies et existences.

Conclusion : L’article fait apparaitre la nécessité de penser l’engendrement contemporain en matière de contraintes, mais aussi d’agency et, de manière élargie, en matière de modèles d’accomplissement.

Contribution : Entre parcours et balistique, l’analyse proposée du modèle normatif de l’engendrement, de son cadrage temporel et des transactions entre conjoints est une contribution à une sociologie des vies et existences humaines.

Mots-clés: engendrement, couple, parcours, parentalité

Les temporalités de l’accueil par l’entourage dans les parcours des jeunes en protection de l’enfance
Bernadette Tillard, Lucy Marquet

Cadre de la recherche : En France, la protection de l’enfance tend à promouvoir l’implication des pères et mères, plus récemment celle des membres de l’entourage dans les parcours des jeunes placés.

Objectifs : Notre objectif est d’appréhender les temporalités de l’implication des membres de la parenté dans les parcours de placement et les retombées de cette implication sur la situation des jeunes au moment de la majorité.

Méthodologie : Des jeunes de 17 à 20 ans au début de la recherche ont été rencontré·es dans cinq départements français d’Île-de-France et des Hauts-de-France. Après une première vague par questionnaire auprès de 1622 jeunes de 17 à 20 ans en protection de l’enfance, un second questionnaire a été posé à 501 jeunes d’entre eux, âgés de 18-19 ans. Cette recherche longitudinale (ELAP) s’est poursuivie par la rencontre à deux reprises une centaine de jeunes en entretiens semi-directifs. Dans cette contribution, nous nous appuyons sur les propos recueillis en entretiens semi-directifs, de ceux et celles ayant déclaré avoir été hébergé·es par un adulte ayant joué pour eux un rôle parental lors de la première vague.

Résultats : Les moments de l’implication des figures parentales se situent soit en amont de la prise en charge, soit en alternance avec celle-ci, ou encore en superposition avec le placement. Chaque temporalité correspond à une forme de prise en charge distincte (substitution aux proches, alternance avec la famille ou délégation à un tiers) et s’accompagne de la persistance ou non de contacts avec les père et mère.

Conclusions : Dans les cas du maintien des liens familiaux observés principalement dans les deux dernières formes (alternance ou délégation), le jeune est davantage enclin à quitter le giron de la protection de l’enfance sans mobilisation des dispositifs de prise en charge entre 18 et 21 ans, contrairement aux cas où la protection de l’enfance constitue son seul recours.

Contribution : Cette contribution apporte une analyse des temporalités et des formes de mobilisations de figures parentales de la famille élargie telles qu’elles sont décrites par les jeunes sortants de protection de l’enfance. Elle pourra être utile pour envisager les évolutions impulsées par la réforme de 2022.

Mots-clés: parcours de vie, famille élargie, étude longitudinale, paroles de jeunes adultes, protection de l’enfance, majorité


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