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Se réunir pour résister : Internet comme espace de déstigmatisation des personnes sans enfant en Inde

Rojin Sadeghi

Cadre de la recherche : Dans le contexte indien, l’étude de la non-parentalité n’a longtemps été abordée que sous l’angle de l’infertilité, elle-même associée à de mauvaises conditions de vie impactant la santé reproductive. Des travaux récents suggèrent toutefois une évolution au sein de la population des personnes sans enfant, avec une part croissante d’individus renonçant à la parentalité. Leur vécu est encore peu étudié.

Objectifs : Notre recherche interroge la place d’Internet et des réseaux sociaux comme terrain de négociation de l’identité des personnes volontairement sans enfant. Nous analysons comment les individus concernés construisent un contre-discours aux normes dominantes et identifions les stratégies mises en place pour les contrer.

Méthodologie : Les données sont extraites du subreddit ChildfreeIndia, une plateforme d’échanges entre non-parent·es volontaires. Une analyse de valence et une analyse thématique sont employées afin d’examiner les posts et/ou commentaires disponibles sur le groupe. Les résultats sont étudiés à l’aune des théories de la stigmatisation et de la résistance.

Résultats : Les discussions du groupe se démarquent par leur bienveillance. Quatre thèmes sont principalement abordés : partenaire, raisons de ne pas vouloir d’enfant, conséquences négatives liées au statut de childfree et stérilisation. Le travail sur l’identité et la résistance dans les interactions sociales sont les deux types de stratégies employées pour contrevenir à la normativité procréative.

Conclusion : L’élaboration d’une identité collective et l’échange de stratégies interactionnelles sont au cœur de la gestion et de la résistance à la stigmatisation. Ces pratiques ont une portée transformative et apportent légitimité et valorisation aux membres.

Contribution : Contribuant aux rares recherches sur des personnes renonçant à la parentalité dans le pays le plus peuplé du monde, notre étude s’attelle plus largement à saisir le vécu des personnes sans enfant et à comprendre si/comment elles peuvent gérer leur stigmatisation, voire y résister.




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