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Vieillir chez soi dans la diversité des habitats de Montréal. Une opportunité d’innovation pour l’aménagement des quartiers ?

Sébastien Lord, Athanasios Boutas, Chiara Benetti, Paula Negron-Poblete

Cadre de la recherche : La démarche Municipalités amies des aînés (MADA) appelle les municipalités québécoises à mettre en place une réflexion sur des aménagements et des services qui permettraient à leur population de vieillir de manière inclusive et active. Les attributs physiques et fonctionnels du territoire ont une incidence importante sur l’expérience positive du chez-soi. Or, des changements dans la mixité sociale d’un quartier peuvent s’ajouter à ces dimensions et impacter l’expérience résidentielle des aînés.

Objectifs : Cet article vise à explorer l’expérience du vieillissement dans un contexte urbain de forts changements démographiques amenés par l’immigration d’hier et d’aujourd’hui. Il interroge comment l’immigration peut changer la dynamique du vieillissement chez soi et amener des formes d’innovation à considérer dans la gestion de la diversité urbaine.

Méthodologie : Un cadrage théorique empruntant à la gérontologie environnementale est utilisé pour analyser l’interaction entre l’aîné et les transformations de son milieu de vie. Une étude de cas est proposée par le biais de groupes de discussion menés dans 3 quartiers de l’agglomération de Montréal marqués par le vieillissement et l’immigration (Saint-Léonard, Cartierville et Parc-Extension).

Résultats : Le vieillissement chez soi dans sa communauté n’est pas une expérience linéaire et stable. Des changements de populations peuvent mener à des expériences résidentielles difficiles lorsque la configuration physique et fonctionnelle n’est pas adaptée au vieillissement (Saint-Léonard), mais aussi à des expériences positives lorsqu’elle est plus favorable (Cartierville, Parc-Extension). Des changements démographiques structurants montrent la résilience des aînés face à un environnement résidentiel changeant (Cartierville, Parc-Extension), tout comme les limites de leur adaptation (Parc-Extension, Saint-Léonard).

Conclusions : Le vieillissement dans un contexte d’immigration montre encore plus que les aînés ne forment pas un groupe homogène. Les résultats appellent à interroger de manière plus complexe l’environnement résidentiel à l’échelle du quartier, tout particulièrement la notion de vieillissement sur place.

Contribution : Le quartier peut se transformer à une vitesse et dans une dynamique où les aînés d’ici et d’ailleurs peuvent perdre prise. Les modèles théoriques en gérontologie environnementale ne rendent pas compte du caractère dynamique de cette échelle du chez-soi.




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